Une lettre d'amour pour redresser les relations

Posté à l'origine en 2018, Maigan van der Giessen, membre de West Hub, réfléchit au pouvoir et à l'impact de Righting Relations et du format de rassemblement en cercle.

A photograph showing a closeup of a piece of flipchart paper resting on a table. There are green post-it notes stuck to the paper towards the top of the image, and colourful lines and words written on the paper on the bottom right side. In the top right corner is a pile of markers, crayons, and coloured pencils, and an empty Play-doh tub. Laying in the centre of the image, blue and orange pipe cleaners have been twisted into the words “Righting Relations” with a pink Play-doh heart resting next to them.

Il y a quelque chose dans le programme Righting Relations qui me semble si juste. Certains jours, j'entre dans le cercle pleine de doutes, de frustration ou tout simplement de fatigue, mais à la fin, je me sens toujours rafraîchie et renouvelée par la camaraderie et le soutien de mes sœurs RR. Je ne parle pas d'amitiés superficielles, mais d'alliances profondes, développées au fil du temps, basées sur un respect partagé et des histoires de résilience.
L'une des nombreuses possibilités que m'offre Righting Relations est de ralentir et de passer au crible ma propre histoire et mes expériences pour comprendre l'orientation de ma vie et de mon travail. Depuis que j'ai été invitée à faire partie du réseau Righting Relations, j'ai entrepris un profond voyage personnel de guérison et de rétablissement des relations avec moi-même et mon histoire. C'est à la fois effrayant et éclairant. J'ai toujours eu du mal à trouver ma place et ma voix en tant que femme juive qui s'oppose au sionisme et adhère à la solidarité palestinienne. Il est difficile de décrire la complexité de cette identité et les obstacles qu'elle crée pour moi alors que j'essaie de trouver un sentiment d'appartenance à la communauté tout en revendiquant mon identité juive avec intégrité et honnêteté.
Le jour de notre récent cercle de redressement des relations à Edmonton était un jour difficile : Le 15 mai, jour anniversaire de la Nakba. Assise dans le cercle, je n'arrivais pas à me concentrer, je n'arrivais pas à être présente dans nos conversations ; j'ai commencé à me sentir lourdement chargée de sentiments de honte et de douleur en me rappelant les rapports des jours précédents faisant état de pertes massives à Gaza lors des manifestations de la Marche du retour. Je ne peux m'empêcher de ressentir un sentiment de responsabilité écrasant lorsque des atrocités et des injustices sont commises et justifiées au nom de mon peuple. Je pouvais à peine respirer, je pensais que je m'effondrerais en larmes si j'essayais d'expliquer.
Pendant la pause repas, j'ai parlé avec quelques membres pour exprimer mes sentiments. J'ai été soulagée et reconnaissante qu'ils aient immédiatement reconnu mon malaise et m'aient invitée à en faire part au cercle. J'ai partagé mes pensées et j'ai invité les membres du cercle à faire une pause plus tôt et à se joindre à moi à l'Assemblée législative de l'Alberta pour un rassemblement de solidarité, "qui se déroule maintenant".
L'amour et la sécurité que j'ai ressentis ont été bouleversants lorsque tout le monde s'est mis d'accord pour aller manifester sa solidarité avec cette cause importante. À ce moment-là, notre cercle a exprimé son désir de me soutenir, et je me sens encore soutenue et renforcée par cet acte d'amour.
Pour moi, c'est là le cœur de Righting Relations - des actes d'amour et de résistance entre nous, tous les jours - petits ou grands. Chaque fois que je m'assieds en cercle, les relations justes me donnent l'occasion de guérir ma relation avec moi-même et de trouver des moyens d'honorer mes responsabilités envers mes semblables.
En remerciement,
Maigan